Les raisons qui peuvent vous amener chez un chiropracteur sont nombreuses.1 La prévention des lombalgies en chiropraxie est l’une d’entre elles !
Certains y vont à cause de douleurs, d’autres veulent améliorer leurs performances sportives, d’autres encore voudraient mieux dormir… Mais saviez-vous que près de 50 % des patients vont voir leur chiropracteur parce qu’ils souhaitent maintenir leur santé et leur bien-être ! C’est le cas pour la prévention des lombalgies.
Qu’est-ce que la prévention ?
On parle de prévention lorsque les patients se rendent chez un chiropracteur même s’ils ne ressentent pas de douleur ou d’inconfort. L’idée derrière la prévention c’est que des ajustements chiropratiques réguliers aideront à maintenir la fonction de votre colonne vertébrale et de votre système nerveux à son niveau optimal, à ce que votre corps fonctionne de façon optimale, et à prévenir l’apparition de nouveaux épisodes de douleur.2
Que dit la recherche sur la prévention des lombalgies en chiropraxie ?
Il est logique de prendre soin de votre santé pour ne pas tomber malade. La maladie apparait souvent parce que vous êtes surmené ou épuisé. La recherche nous indique que votre colonne vertébrale peut aussi se dégrader, bien avant que vous ressentiez une quelconque douleur. Nous savons que si votre cerveau n’envoie pas de messages protecteurs appropriés aux muscles du tronc, vous courrez un risque plus élevé de développer des blessures au bas du dos.3
En effet un manque de stabilité du tronc implique des sortes de petits coups du lapin qui occasionnent des mini blessures à la colonne vertébrale, chaque fois que vous vous déplacez ou que vous soulevez votre bras ou votre jambe. Donc, si une douleur apparait après vous être penché pour attacher vos lacets c’est qu’elle n’est pas sortie de nulle part, elle s’est développée généralement depuis un certain temps sans que vous le sachiez. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Tous les facteurs de stress de la vie peuvent s’accumuler et avoir un impact. Ils agissent sur la façon dont votre cerveau communique avec les muscles du tronc. Il suffit alors d’un tout petit événement pour que survienne une douleur ou d’autres symptômes. Le but de la prévention est de vous aider à vider le vase avant l’apparition des symptômes. Ainsi, la recherche nous dit que la chiropraxie en prévention a du sens.
Première étude étude sur la prévention des lombalgies en chiropraxie
protocole
Une étude publiée par des chercheurs suédois en 20184 a montré les avantages la prévention pour un groupe de personnes souffrant de lombalgies. Dans cette étude, les chercheurs ont suivi 328 patients souffrant de lombalgies qui se sont rendus dans 40 cliniques chiropratiques suédoises différentes. Lorsque les patients ont bien répondu à leur traitement chiropratique lors de leur première consultation, ils ont rejoint l’étude. Ils ont reçu soit des soins chiropratiques de prévention au cours de l’année suivante, soit des soins curatifs guidés par les symptômes. Les patients en soins de prévention ont été vus tous les 1 à 3 mois avec l’intention d’être contrôlés avant la réapparition d’une douleur importante. Les patients du groupe témoin devaient appeler si et quand la douleur réapparaissait. Le chiropracteur les a ajustés jusqu’à ce qu’ils guérissent. On leur a dit d’appeler à nouveau si la douleur revenait.
Résultat
Ce qui intéressait le plus les chercheurs était le nombre de jours de maux de dos gênants, dans chaque groupe, pendant la durée de l’étude. Ils ont constaté que le groupe de prévention a connu en moyenne 13 jours de moins de douleur au cours de l’étude que le groupe guidé par les symptômes.
conclusion de l’étude
La chose étonnante révélée par cette étude, c’est que le groupe de soins de prévention avait besoin de moins de 2 visites supplémentaires chez leur chiropracteur au cours d’une année pour un bénéfice de 13 jours de douleur en moins. Cela suggère que les patients qui ont eu des lombalgies et qui répondent bien aux soins, devraient consulter leur chiropracteur régulièrement, que leurs symptômes soient réapparus ou non. Cette étude avait bien sûr quelques limites. L’une des limites était que les chiropracteurs devaient limiter les consultations de prévention au maximum à une fois par mois. Ainsi, certains patients de ce groupe auraient obtenir plus de bénéfices. Pour cela, les chiropracteurs auraient dû planifier plus de visites en cas de besoin.
Deuxième étude sur la prévention des lombalgies en chiropraxie
Enfin, Une revue de littérature scientifique5 conclut que :
« La connaissance des soins prévention chiropratique a progressé. Il existe un consensus raisonnable parmi les chiropracteurs sur ce qu’est le soin préventif, comment il doit être utilisé et ses indications. À l’heure actuelle, les soins préventifs peuvent être considérés comme une méthode fondée sur des preuves pour effectuer une prévention secondaire* ou tertiaire chez les patients ayant déjà eu des épisodes de lombalgie, qui rapportent un bon résultat des traitements initiaux. Cependant, ces résultats ne doivent pas être interprétés comme une indication de soins préventifs chez tous les patients qui reçoivent un traitement chiropratique ».
Axén I, Hestbaek L, Leboeuf-Yde C.
En effet d’autres études sont à mener pour permettre d’affirmer avec certitude que la chiropraxie est utile en prévention primaire.
conclusion
Ces étude montre qu’il est très important de garder votre colonne vertébrale en bon état, même si vous ne ressentez ni douleur ni symptômes. Donc, si vous voulez fonctionner à votre potentiel optimal, la prévention fait partie des indications pour une consultation chiropratique !
* La prévention primaire agit en avant l’apparition de la maladie. Par exemple la vaccination est considérée comme de la prévention primaire.
La prévention secondaire agit à un stade précoce de l’évolution de la maladie et permet de la dépister.
La prévention tertiaire agit sur les complications et les risques de récidive de la maladie.
- Adams J, et al. Spine (Phila Pa 1976) 2017;42(23):1810-16.
- Leboeuf-Yde C, Hestbæk L. Chiropractic & Osteopathy 2008;16:3-3.
- Cholewicki J, et al. Spine (Phila Pa 1976) 2005;30(23):2614-20.
- Eklund, et al. PLoS One 2018;13(9):e0203029.
- Axén I, Hestbaek L, Leboeuf-Yde C. Chiropr Man Therap 2019 Nov 21;27:63. doi: 10.1186/s12998-019-0283-6.
Source de l’article : The Reality Check.